« Le polonais ne se parle pas. Le polonais s’éternue.
~ Gustave Flaubert à propos du polonais.
Source : http://desencyclopedie.wikia.com/wiki/Polonais_%28langue%29
Autre article sur la langue polonaise: http://www.mollat.com/dossier/le_polonais_une_langue_resistante-8461.html
Wikipedia fournit un article très voire trop complexe pour les dilettantes: http://fr.wikipedia.org/wiki/Polonais
Et enfin la dernière page: http://www.lepetitjournal.com/varsovie/actu-varsovie/73813-apprendre-le-polonais-un-doux-supplice-.html
L'alphabet polonais a des origines latines et fut influencé par le tchèque mais c'est une écriture phonétique c'est-à-dire un signe correspond à un son. Et à la différence du tchèque qui subit la réforme de l'orthographe dès la fin du XVe siècle, initiée par Jan Hus, le polonais, non.
Maintenant vous êtes prévenus et c'est là où je vous aide.
Commençons par les nasales comme il y en a en français (les autres langues européennes ne les connaissent pas):
Ą ą se prononce "on";
Ę ę - "in" ou "un";
Et autres voyelles ne sont pas si différentes sauf:
Ó ó et U u qui se prononcent "ou"
Y y ressemble à un i comme "ist" en allemand entre "i" et "e";
J j - se prononce comme "i" long, comme en allemand , par exemple jeden (un) - "iédène".
Les consonnes et surtout quand elles sont alignées posent quelques difficultés:
Ż ż et Rz rz se prononcent "je" ou "ge";
Les consonnes dites mouillées ne devraient pas non plus poser problème:
Ń ń - "gne" ou comme ñ en espagnol ou "nh" en portugais;
Ć ć est difficile car entre" tch et "tchie" comme Ś ś - entre "ch" et "chie" et Ź ź -entre "ge et "gie";
Et enfin Ł ł - comme "oi" ou "w" à l'anglaise ou à la wallonne par exemple Łaska (Grâce) "Oiaska" car "k" se prononce comme en français.
Sz correspond à un signe donc un son - "che' comme cz - "tche" ainsi szkoła se prononce "chkowa" et veut dire, vous avez deviné, "école" du latin schola.
Et encore deux sons: dż comme "dje" ou J(ohn) en anglais, dź - "dgie"ou "dzie" par exemple Dzerjinsky qui s'écrit Dzierżyński car il était Polonais et qu'il faudrait prononcer comme notre "dż" sauf qu'il a une voyelle "e" précédée de 'i" ce qui donne cette orthographe "logique" comme disent les profs du français pour les étrangers.
Les choses se compliquent quand il faut aligner quelques consonnes mais il y a une règle (une logique): lorsque la première consonne est muette elle transforme la suivante sonore en muette ainsi par exemple: skrzynia (coffre, boîte) se prononce skchynia et pourtant "rz" est sonore ou encore strzała (flèche) se prononce stchawa. On ne peut pas dire autrement (règle phonétique). Mais lorsque la première est sonore la suivante est aussi par exemple Grzegorz (Grégoire) se prononce Gjégoch (remarquez que la finale sonore devient sourde au nominatif mais comme c'est une langue qui se décline dans les autres cas on va entendre la finale sonore (Grzegorza - Gjégoja aux génétif et datif) puisqu'elle est suivie d'une voyelle.
Rappelons que le tchèque adopta une orthographe moderne ce qui représente aussi pour les Français une difficulté due à la méconnaissance de la transcription internationale proche de cette écriture déjà moderne.
Par exemple :
Č č c'est "cz" en polonais, Š š - "sz" ou encore Ř ř - rz ou ż en polonais, ainsi Anton Dvořák (Dvojak en français et non Dvorjak comme disent certains).
Vous voyez que ce n'est pas si difficile. Le polonais a une échelle de sonorité phonétique très large et le français aussi en étant des langues difficiles sauf que le français a eu le statut de langue diplomatique et de culture depuis le XVIIe siècle alors que le polonais non, sauf au XVIIe siècle à la cour de Moscou où il avait la même fonction que le français ailleurs. Il a eu une influence importante sur la langue et les lettrés russes entre le XVe et le XVIIe par le biais des ouvrages imprimés et de contacts pacifiques comme belliqueux entre les deux États slaves: la Moscovie et la Pologne.
Donc on se calme et on est patient et tolérant.
Voici le texte du poème pour les enfants écrit par Julian Tuwim publié en 1938 puis la récitation par Piotr Fronczewski.
LOKOMOTYWA
Stoi na stacji lokomotywa,
Ciężka, ogromna i pot z niej spływa:
Tłusta oliwa.
Stoi i sapie, dyszy i dmucha,
Żar z rozgrzanego jej brzucha bucha:
Buch - jak gorąco!
Uch - jak gorąco!
Puff - jak gorąco!
Uff - jak gorąco!
Już ledwo sapie, już ledwo zipie
a jeszcze palacz węgiel w nią sypie.
Wagony do niej podoczepiali
Wielkie i ciężkie, z żelaza, stali,
I pełno ludzi w każdym wagonie,
A w jednym krowy, a w drugim konie,
A w trzecim siedzą same grubasy,
Siedzą i jedzą tłuste kiełbasy,
A czwarty wagon pełen bananów,
A w piątym stoi sześć fortepianów,
W szóstym armata - o! jaka wielka!
Pod każdym kołem żelazna belka!
W siódmym dębowe stoły i szafy,
W ósmym słoń, niedźwiedź i dwie żyrafy,
W dziewiątym - same tuczone świnie,
W dziesiątym - kufry, paki i skrzynie,
A tych wagonów jest ze czterdzieści,
Sam nie wiem, co się w nich jeszcze mieści.
Lecz choćby przyszło tysiąc atletów
I każdy zjadłby tysiąc kotletów,
I każdy nie wiem jak się wytężał,
To nie udźwigną, taki to ciężar.
Nagle - gwizd!
Nagle - świst!
Para - buch!
Koła - w ruch!
Najpierw -- powoli -- jak żółw -- ociężale,
Ruszyła -- maszyna -- po szynach -- ospale,
Szarpnęła wagony i ciągnie z mozołem,
I kręci się, kręci się koło za kołem,
I biegu przyśpiesza, i gna coraz prędzej,
I dudni, i stuka, łomoce i pędzi,
A dokąd? A dokąd? A dokąd? Na wprost!
Po torze, po torze, po torze, przez most,
Przez góry, przez tunel, przez pola, przez las,
I spieszy się, śpieszy, by zdążyć na czas,
Do taktu turkoce i puka, i stuka to:
Tak to to, tak to to , tak to to, tak to to.
Gładko tak, lekko tak toczy się w dal,
Jak gdyby to była piłeczka, nie stal,
Nie ciężka maszyna, zziajana, zdyszana,
Lecz fraszka, igraszka, zabawka blaszana.
A skądże to, jakże to, czemu tak gna?
A co to to, co to to, kto to tak pcha,
Że pędzi, że wali, że bucha buch, buch?
To para gorąca wprawiła to w ruch,
To para, co z kotła rurami do tłoków,
A tłoki kołami ruszają z dwóch boków
I gnają, i pchają, i pociąg się toczy,
Bo para te tłoki wciąż tłoczy i tłoczy,
I koła turkocą, i puka, i stuka to:
Tak to to, tak to to, tak to to, tak to to!...
Locomotive de Julian Tuwim
La traduction
Une
locomotive est en gare et attend,
La sueur,
une huile sale et luisante,
Ruisselle de
ses flancs.
Elle
souffle, soupire, hors d’haleine, sur les dents,
Des bouffées
de chaleur sortent de son ventre:
Boukh! Qu'il fait chaud!
Boukh! Qu'il fait chaud!
Oukh ! Qu’il fait chaud !
Pouf ! Qu’il faut chaud !
Pouf ! Qu’il faut chaud !
Ouf ! Qu’il fait chaud !
Elle est à
bout de souffle après une course de fond
Et le
chauffeur lui jette encore du charbon ?
De grands et
lourds wagons en fer et en acier,
Tous sont
pleins à craquer de gens et de choses.
Dans un,
rien que des cochons bien gras et roses,
Dans un
deuxième sont assis des gloutons
Qui
jacassent et s’empiffrent de saucissons,
Un troisième
a des vaches et des chevaux,
Un quatrième
contient quatre pianos,
Des cageots
de fruits remplissent le cinquième wagon,
Sur le
sixième est calé un énorme canon.
Dans le
septième, des tables et armoires de chêne,
Dans le
huitième, un ours, une girafe, un rêne,
Dans le
neuvième, un éléphant, deux mulets,
Dans le
dixième, des coffres, des caisses, des paquets.
Il y en a
encore une quarantaine,
Mais je ne
saurais dire ce qu’ils contiennent.
Même s’il
venait plus d’un millier d’athlètes
Et que
chacun ait mangé mille côtelettes,
Et si tous
poussaient de toutes leurs forces,
Ils ne les
bougeraient pas, tellement c’est lourd.
Soudain – un
sifflement !
Soudain – un
grincement !
Une bouffée
de vapeur !
Les roues
tressaillent de peur !
Puis
tournent, d’abord lentement, lourdement,
La machine
se met en marche, somnolente,
Elle secoue
les wagons, les tire péniblement,
Les roues,
l’une après l’autre, tournent docilement,
Puis
accélèrent de plus en plus leur roulement,
Et elles
cognent, et elles frappent
Et elles
tapent, pan et pan !
Où va-t-on ?
où va-t-on ? Où va-t-on ? Tout droit !
Sur les
rails, sous un pont, sur la voie, sur la voie,
A travers un
tunnel, une forêt, des champs.
Le train
file et se presse pour arriver à temps,
Il cahote en
cadence, et cogne et choque et suffoque :
Tac et toc !
Tac et toc ! Tac et toc !
Il fend
l’espace, file, glisse, fuit rapide et léger,
Comme s’il
était une balle et non de l’acier,
Et non une
machine haletante, essoufflée,
Mais une
bagatelle, un amusement, un jouet,
D’où
vient-il ? Où va-t-il ? Pourquoi file-t-il ainsi ?
Qu’est-ce
que c’est que ça ?
Qu’est-ce
qui le pousse ainsi ?
Pour qu’il
file, qu’il s’échine, pour qu’il souffle, pouf, pouf !
C’est la
vapeur chaude qui l’actionne, qui l’étouffe,
La vapeur de
la chaudière emplit les pistons,
Les pistons
mettent aussitôt les roues en action,
Et poussent
et pressent, et le train file fiévreux
Parce que
les cylindres attaquent les essieux,
Les roues
cahotent, et cognent et tapent et choquent :
Tac et toc !
Tac et toc ! Tac et toc ! Tac et toc !
Bon courage!
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