La ville polonaise a été choisie avec Saint-Sébastien en Espagne comme capitale européenne de la culture.
Rynek, place du Marché, centre historique de la ville, lieu de rencontre des habitants et des touristes
Communiqués de la commission européenne:
"La Pologne et l’Espagne sont les deux États membres dont une ville sera désignée Capitale européenne de la culture en 2016. La liste des pays accueillant ce titre jusqu’en 2019 a été établie par une décision du Parlement européen et du Conseil en 2006"
Bruxelles, 21 juin 2011 – Un jury d’experts indépendants a recommandé aujourd’hui que la ville polonaise de Wrocław soit nommée Capitale européenne de la culture 2016. Elle sera l’une des deux villes à porter ce titre, l’autre étant une ville espagnole qui sera sélectionnée la semaine prochaine. La désignation officielle par le Conseil des ministres de l’UE aura lieu en mai 2012.
Connexion ferroviaire de la ville qui dispose aussi d'un aéroport international. L'autoroute A4 traverse le Sud de la Pologne depuis la frontière allemande jusqu'à la frontière ukrainienne.
Cet article est le début d'un projet de guide touristique pour les francophones désirant connaître et visiter la ville dans un proche avenir. Le guide, dont l'auteur est natif de la ville, sera mis en vente par correspondance.
Wrocław [Vrotsoiaf ou (ˈvrɔt͡s.waf )]
Brassel ou Prassel (en silésien),
Breslau (en allemand), Vratislavia (en latin) et Breslavia (en
italien et en espagnol)
Rynek, au premier plan le monument de Frédéric-Guillaume III avant la guerre, plus loin celui de Frédéric II le Grand, au fond l'église de Marie-Madeleine
La fin du siège de Breslau, 6 mai 1945
Le monument de 1879 à l'emplacement originaire avant la guerre, place de l'Académie à Lwów
Place du Marché des années 1970 avec le monument d'Alexander Fredro (restitué à la Pologne par le gouvernement soviétique ukrainien en 1950 et transféré d'abord à Varsovie)
La même vue aujourd'hui.
Le monument de l'écrivain fait partie du paysage actuel de la ville.
Il a été témoin du « Tour de la Paix » (organisé sur
le modèle du Tour de France entre trois États frères: Pologne,
Tchécoslovaquie et RDA), du Marathon organisé par la ville. Le
comte Fredro a été actif politiquement. En 1981 il observait avec
joie le minibus de la radio de « Solidarność » et à la
fin des années 1980 il « participa » aux manifestations
de la solidarité polono-tchécoslovaque et aux happenings de
l'Alternative orange (pendant l'une d'entre elles il a été déguisé
en général Jaruzelski). Il s'est habitué aux mégaphones des
orateurs qui se servaient de son socle. Pacifiste dans le cadre du
mouvement « Liberté et Paix » et en 1991 il a soutenu la
volonté de l'indépendance de Lituanie et en 2004, la « Révolution
orange » en Ukraine. Il a toujours été européen et
connaisseur de la politique il a appuyé l'entrée de la Pologne dans
l'Union européenne. En 2002 il a écouté les candidats à la mairie
de la ville. Son monument est toujours astiqué par les étudiants la
veille des « Journées de Wrocław » et de l'anniversaire
de sa naissance et de sa mort. Cette tradition remonte à 1976
lorsque les élèves du Lycée XII, dont il est devenu le patron, ont
décidé de laver son monument et ce malgré les protestations du
conservateur municipal. Devenu objet de culte, d'ironie, de blagues
et autres bouffonnerie le premier jour de printemps il subit la
montée sur la tête par les gens parfois simples vandales qui lui
cassent le stylo-plume. Il en a eu déjà plusieurs. Mais le jeu vaut
la chandelle, depuis 2001 les frais bacheliers dansent devant lui une
polonaise. Et les vendeuses de fleurs de la place au Sel, voisine,
déposent depuis longtemps à ses pieds leur source de revenu et en
1992 le socle a été couvert de couronnes de fleurs par un prétendu
descendant du comte. Il ne s'étonne plus des foules réunies pour
toute sorte de manifestations : messes, concerts, concours,
débats, défilés, promotions commerciales sans oublier les animaux
dont certains représentants en abusent en se soulageant mais la
garde municipale veille et distribue des contraventions.
Lvovien (Léopolitain) de carrière il est devenu Vratislavien. Ainsi récupéré il
permet aux habitants de cette ancienne ville allemande de se sentir
chez eux, chose qui ne fut pas facile après leur arrivée dans ce
Far West de l'après-guerre.
Breslau-Wrocław, hier et aujourd'hui
Présentation du patrimoine historique de Breslau en allemand (film documentaire d'avant la guerre)
Film sur l'histoire de la ville en polonais
Ville-victime de la mouvance de frontières en Europe centrale depuis mille ans qui pourrait de ce fait symboliser cette partie du continent comme le suggère l’ouvrage Microcosm. Portrait of a Central European City que lui ont consacré deux historiens britanniques, Norman Davies et Roger Moorhouse, disponible en anglais, polonais depuis 2002. La traduction en allemand porte le titre significatif: Die Blume Europas. Breslau-Wrocław (La fleur de l'Europe), faisant référence à Nicolas Henelius (Henel von Hennenfeld), juriste et historien vratislavien qui étudia à partir de 1600 le droit, la médecine et la philosophie à Iéna et Bâle puis entreprit un voyage, entre 1610-1611, en Rhénanie, Provinces Unies, France et Italie du Nord. Depuis 2013, il existe la traduction en français.
Comme prétendent ces auteurs, Wrocław
que nous proposons de nommer comme autrefois Vratislavie, qui est
aujourd'hui la capitale de la Basse Silésie polonaise, représente
et réunit un ensemble de patrimoine artistique, et plus
particulièrement architectural. Il est le résultat de l’appartenance
successive de la ville aux États dominant la région sans oublier
les spécificités locales et régionales propres. Son histoire
mouvementée et ses acteurs ont créé un ensemble urbanistique qui
mérite, comme disaient autrefois les Guides bleus, le détour.
Il est vrai que, pour les Français,
visiter la Pologne a été pendant longtemps un tour classique se
réduisant à Cracovie, Varsovie et Poznań
éventuellement quant aux grandes villes de la patrie de Chopin.
C’est une Pologne romantique et souffrante que l’on voulait voir,
une Pologne d’autrefois mais laquelle? Celle, indépendante encore
au XVIIIe siècle qui a donné la reine Marie Leszczyńska, celle du
XIXe qui s’est soulevée contre les Russes par deux fois (1830 et
1863) ou encore celle de l’entre-deux-guerre, alliée de la France
mais où l’on ne pouvait plus visiter deux autres villes-phares de
la culture polonaise (Lwów-Lemberg
ou Léopol comme on disait encore au XVIIIe et Wilno) passées sous
la férule soviétique?
De fait on ne visitait que la Pologne
imaginaire et/ou proposée par le régime communiste. Les Occidentaux
n’ont pas voulu accepter mentalement le déplacement des frontières
polonaises à l’ouest suite à la conférence de Potsdam et le
pouvoir communiste semblait faire ignorer les territoires acquis au
dépens de l’Allemagne comme s’il avait honte de présenter cette
nouvelle Pologne pourtant si différente des clichés et les Français
nés avant la guerre continuaient à utiliser les noms allemands de
ces villes. Dantzig ("on n'allait pas mourrir pour ...") disait quelque chose à l’oreille mais Gdańsk
semblait imprononçable. Stettin ("De Stettin sur la Baltique à Trieste sur l'Adriatique ..." Churchill), Breslau (il y a bien une rue à Paris portant ce nom) n’existaient tout
simplement pas dans l’espace imaginaire des Français en tant que
villes polonaises car il fallait lire (était-ce possible?) dans les
atlas et les dictionnaires, pourtant en caractères latins, les noms
de Szczecin, Wrocław.
Le passé allemand de ces villes a été
effacé par le pouvoir communiste, oublié par les habitants
traumatisés par la guerre et les déplacements, venus construire un
nouveau régime, une nouvelle vie. Suite à la chute du communisme et
la fin de la Guerre froide les langues se sont déliées, les
archives se sont ouvertes. Les jeunes générations ont eu la
curiosité voire le besoin de savoir le passé des lieux qu’elles
habitent. De jeunes chercheurs ou des amoureux de leurs villes ont
commencé à découvrir et faire connaître aux autres ce passé
occulté, et souvent sans complexe, ils se sont approprié l’ensemble
du passé y compris celui si honni, prussien voire nazi (ainsi le
bureau de tourisme propose une excursion dans la ville de 3h30
intitulée «Les Nazis à Breslau»). C’est comme si les Français
d’Alsace-Lorraine avaient remis en valeur les périodes entre 1870
et 1918 et 1940 et 1945 à Strasbourg ou Metz. Les villes polonaises
ont entamé l’immense travail de restauration de leur patrimoine
grâce au changement de régime mais aussi grâce aux fonds européens
puisque la Pologne est devenue, en 2004, membre de l’Union. De
2014 à 2020 le montant des fonds européens de revitalisation de
villes s’élèvera à 25 milliards de zloty (6 milliards d’euro)
ce qui promet la poursuite de travaux de restauration du patrimoine
détruit ou ravagé à la fin de la Deuxième Guerre mondiale (cf.
Festung Breslau) ou de la politique communiste de l'après-guerre
(un chapitre y sera consacré).
En 2009 le ministre polonais de la
Culture et du Patrimoine national a lancé le concours de candidature
de la Capitale européenne de la culture pour 2016. Onze villes ont
répondu dont Varsovie et c’est Wrocław qui a remporté la
compétition en juin 2011 alors qu’en Espagne c’est la ville de
San Sebastian. En 2012 est née l’institution officielle
responsable de préparatifs de cet événement annuel qui est le
résultat de la fusion du Centrum Sztuki IMPART (Centre de l’art
IMPART, entreprise organisatrice des événements artistiques de la
ville) et du Bureau Wrocław 2016.
Aéroport international Nicolas Copernic
Gare centrale de chemins de fer
Aujourd'hui
La vieille ville est
presque complètement restaurée, ses monuments préservés. Le
dernier exemple de cette politique de restauration est la chapelle
baroque, mausolée de l'abbé des Norbertins (ou Prémontrés),
Ferdinand von Hochberg, de l'église gothique Saint-Vincent (place Biskupa Nankiera) qui
était restée fermée depuis 1945 dans un état de délabrement
criant. Suite à onze ans de travaux, les conservateurs l'ont rendue au
public en mai 2013.
La capitale
silésienne est une ville européenne où se côtoient les styles
architecturaux en relation avec les aires politiques et culturelles
auxquelles est associée son histoire. Le style gothique de Wrocław
est typiquement silésien, son style baroque lui vient de l'époque
des Habsbourg d'Autriche (Fischer von Erlach, Christoph Tausch), et Wrocław
possède encore quelques édifices bâtis par les
modernistes allemands, comme Hans Poelzig ou Max Berg. Sa halle du
Centenaire (all. Jahrhunderthalle
- pol. Hala
Stulecia)
en est un bon exemple parmi les plus importants. Elle a été
inscrite sur la liste des monuments du patrimoine mondial de l'UNESCO
en 2006.
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